"Le soleil se lève aussi", de Wen Jiang (2008)

Publié le par Jérôme

Le mauvais visage du surréalisme




D
ans la Chine profonde, les années 70 qui s’annoncent vont bientôt faire voler en éclats l’ancien régime. Dans les morceaux de ce miroir brisé, on pourra contempler le destin d’un universitaire déchu, du fils d’une femme étrange, d’un gradé bourru de l’armée... inégalement répartis en quatre tableaux surréalistes longuets. Dans cet exercice de style, d’une maîtrise plastique hallucinante, la scène du mariage à la frontière russo-chinoise atteint des sommets. Mais les symboles (le boulier, les chaussons, la natte…) sont comme autant de totems inconnus, d’autant plus frustrants qu’on nous les agite sous le nez. Le parti pris de répétition est ici poussé à son paroxysme, et à force, on ne lutte plus pour comprendre mais…contre le sommeil. Pour le reste, on ne peut que regretter que la construction de l’intrigue ne soit pas à la hauteur de cette problématique chère à David Lynch : voir le langage cinématographique comme grand ordonnateur du monde, orchestrant à la fois les rêves, les destinées et l’au-delà.



Publié dans Cinéma

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