"Iron Man", de Jon Favreau (2008)

Publié le par Jérôme

Boîte de conserve à conscience ajoutée

Nouvelle adaptation de comics dans les salles obscures : Robert Downey Jr incarne un très convaincant Iron Man, misanthrope génie de la mécanique, qui va laver ses pêchés – et ceux des Américains par la même occasion – en Afghanistan.


 

 

On n’a pas fini de comparer le cinéma américain à la ruée vers l’or. Pour trouver les plus grosses pépites, l’avide de richesses nouvelles est prêt à étudier sans relâche cartes, boussoles, à se doter des meilleurs outils. Mais une fois que le filon est trouvé (en l’occurrence, les super héros), l’exploiter sans relâche et sans penser au tarissement prochain semble être devenu vital. Après Spiderman, X-Men, Hulk, Les 4 Fantastiques, voici venir le temps des adaptations cinématographiques de héros de notoriété moindre. Qui connaissait Elektra avant le nanar éponyme, second couteau en cuir de Daredevil au charisme incertain, dont le principal fait d’armes est d’avoir plombé la carrière cinématographique de Jennifer Garner (héroïne de la série Alias) ? Qui connaît Thor, les Watchmen, ou Justice League of America, à part les inconditionnels ? Une donnée qui ne semble pas effrayer les producteurs d’Hollywood, qui ont de nombreux projets dans ses cartons, jusqu’à l’overdose – qui ne manquera pas d’arriver.

 

Quoiqu’il en soit, cette fièvre capitaliste n’empêche pas Iron Man – signé Jon Favreau, réalisateur transfuge de la télévision – d’être une sacrée réussite. Photographie léchée, effets spéciaux au service de l’histoire et néanmoins splendides, montage sobre, acteurs impeccables et musique loin d’être mauvaise : sans verser dans le lyrisme gluant à la Seigneur des Anneaux, ni l’ultra-réalisme à la Batman Begins, notre héros mécanique créé en 1963 s’en sort avec les honneurs.

 

Iron Man, ou Tony Stark dans la vraie vie, ce fabricant d’armes misanthrope – brillant communicant – est un vrai self-made man à la Bruce Wayne, à la tête d’un vaste empire, qui a perdu ses parents dans un accident de voiture. C’est pourtant avec les machines qu’il se sent le plus à l’aise. Pris en otage par des guérilleros des montagnes, lors d’un voyage en Afghanistan, il prend conscience à la fois de sa solitude et de ce que peuvent devenir les armes qu’il crée entre de mauvaises mains. Si le film n’en fait pas un alcoolique – ce qu’il est dans la bande dessinée, nous voici bien en présence d’un « super-héros avec de super-problèmes », explique Stan Lee, l’un de ses créateurs, monstre sacré des comics déjà papa d’X-Men ou Spiderman.

Dans l’œuvre originale, Tony Stark est un vétéran du Vietnam qui entend racheter ses pêchés après avoir frôlé la mort en Asie. Le choix réactualisé de l’Afghanistan comme lieu de « révélation » de la valeur des vies n’a bien entendu rien d’innocent pour Iron Man. Les Américains ont réellement armé des milices islamistes durant l’occupation soviétique de l’Afghanistan – avec les conséquences que l’on sait – pour faire tomber l’un des derniers bastions du communisme post Guerre Froide. Mais un film enraciné dans l’histoire du passé ne parle jamais que du présent… Et le terrorisme est l’idéologie de notre temps au nom de laquelle les Etats-Unis arment des milices alliées en Irak.

Publié dans Cinéma

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M
superbe la première image.<br /> Toute ma jeunesse marvel.<br /> Pour un petit gars de la campagne qui allait chercher son magazine au bazard de la grand place, quel choc d'univers...
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